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Kim Auclair
elle/she/her
Experte en communication Web
Kim s’est permise d’être 100% elle-même lorsqu’elle a eu son implant cochléaire en 2019. Passionnée de communication, elle a développé son expertise très tôt, par elle-même, pour devenir l’experte qu’elle est aujourd’hui. Avec sa détermination et sa passion, Kim est la parfaite ambassadrice du mois de l’ouïe et de la communication.
Nous sommes très heureux de vous partager notre rencontre avec elle. Comme toujours, elle nous partage son point de vue riche et précieux sur l’inclusion.
Kim, parle-nous un peu de toi et de ton parcours.
À l'âge de 18 mois, mon diagnostic de surdité de sévère à profonde aux deux oreilles a été confirmé. J’ai grandi dans une famille entendante et on ne connaît pas la source de ma surdité.
J’ai fait mon primaire et mon secondaire dans des écoles non adaptées, ç’a été tout un défi. Au cégep, j’ai entamé le DEC en graphisme, mais j’avais déjà mon entreprise avant de commencer et j’ai découvert que j’apprends plus dans l’action que sur les bancs d’école. Je suis tombée dans l’univers des communications et j’ai tout appris de façon autodidacte, sur le tas comme on dit. Le web a été une bonne porte d’entrée dans les communications. J’avais beaucoup de misère à trouver ma place, je ne suis pas une femme d’affaires comme les autres. En étant malentendante, j’ai rencontré beaucoup de défis reliés aux communications.
En septembre 2019, j’ai eu mon implant cochléaire et ça a changé beaucoup de choses pour moi. Avant, j’avais de la difficulté à accepter ma surdité. Maintenant, je m’identifie et m’assume pleinement comme une personne sourde qui entend grâce à un implant cochléaire. J’ai commencé à en parler sur les réseaux sociaux. C’est n’était pas évident de me montrer vulnérable. Les gens peuvent juger. Je craignais de ne pas paraître professionnelle à cause de ma surdité. Mais c’est ma saveur et aujourd’hui je l’assume pleinement. J’ai su tailler ma place, à mon image.
Qu'est-ce que l'inclusion signifie pour toi?
L'inclusion, c'est l'ouverture d'esprit à différents horizons, différentes façons de penser. Ça apporte une nouvelle fraîcheur dont on a besoin. C'est ce qui aurait dû être là depuis longtemps. C’est éliminer les jugements, les barrières. Croire aux gens dans toutes leurs couleurs, au-delà de leur handicap. Il faut s’y intéresser, pas juste parce que c’est tendance. Ce n’est pas un outil marketing. C'est comprendre la réalité des gens et agir pour eux, pas seulement en parler. Montrer qu’on pose des actions. J’aimerais que les compagnies qui s’intéressent à l’inclusion parlent des différentes personnes ayant des incapacités, des handicaps, au sein de leur entreprise, au lieu de parler des gestes qu’ils posent pour l’inclusion. Qu’ils s’adaptent à ces personnes-là, leurs besoins et offrir ce dont ils ont réellement besoin. L’inclusion, ne n’est pas des paroles vides sans action. C’est développer l’empathie et donner des opportunités à tout le monde. C’est aussi la famille, les amis, les proches qui sont là pour nous.
Quelles solutions facilitent tes déplacements, tes activités, tes loisirs, ta vie quotidienne?
Mon mini microphone, qui transmet des sons directement dans mon implant. Ça me permet de mieux entendre dans un environnement bruyant. Les zooms facilitent beaucoup ma vie, c'est comme mon téléphone.
Je prends aussi tout en note pour faire des suivis efficaces. Quand je me fais former ou que je suis en rencontre, je prépare des notes à l’avance et je demande un résumé avant la rencontre pour m’aider.
J’écris le plus de choses possible, ça m’aide vraiment beaucoup. Les sous-titres pour les vidéos aussi, ça me permet de ne rien manquer. Bref, tout ce qui est visuel. Aussi, déterminer ses stratégies de communication et oser exprimer ses besoins.
Comment ces solutions ont un impact positif dans ta vie?
Ça me donne plus de confiance, me permet d’être présente à 100% et être 100% moi-même. Ça me rend plus l'aise et je me sens à mon meilleur.
Quelles sont tes meilleures suggestions de solutions inclusives?
Prendre des notes, faire des résumés par écrit et le sous-titrage. Mes amis mettent les sous-titres automatiquement avant que j'arrive, j'aime vraiment ça. Prendre le temps de mettre des visuels et en mettre le plus possible. C’est stressant d’être dans les lieux bruyants sans affichage, parce j'ai beaucoup de misère à me concentrer. Dans les salles d'attente, j'aime que les gens viennent me chercher et me propose de venir chercher dans la salle, au lieu de m'appeler. Ça m'occasionne du stress aussi de me demander si j’ai été appelée.
Quand les gens sont ouverts à s'adapter à moi et à ma réalité, ça fait toute la différence. Je peux vraiment profiter du moment présent.
Quel souhait aurais-tu en lien avec l'inclusion?
Qu’il y ait des sous-titres partout, automatiquement. Aussi faire plus de place aux gens avec des handicaps qui en parle positivement, pour s'identifier à eux et inspirer les autres. Leur donner toute la visibilité et leur permettre de s'exprimer sur leurs réalités et leurs façons de faire.
Qui est pour toi une personnalité inclusive et dont tu aimerais souligner l’apport?
Chaque personne m'inspire, je vais chercher de l’inspiration chez tout le monde, d'une certaine façon. Je ne veux pas m'arrêter à une seule personne, parce que tout le monde qui affiche son handicap m'inspire.
J'aime être engagée et je m'inspire d'un peu tout le monde.